Si un adjectif pouvait décrire Mia c’était « épuisé ». Clairement, ça commençait à devenir compliqué de gérer cette double vie, pardon, cette triple vie… Elle avait l’école à gérer, avec les examens qui se rapprocher, elle devait gérer sa vie nocturne et maintenant… Elle devait gérer sa vie amoureuse. Elle ne regrettait pas du tout, non non, elle adorait Gareth, il était parfait, elle s’entendait parfaitement avec lui, il était vraiment génial, adorable… Elle adorait passer ses soirées au bar avec lui, ces petits moment chez lui et ces messages… Et il demandait… beaucoup de son temps, beaucoup plus qu’elle ne pouvait malheureusement lui accorder, elle se demandait vraiment comment faisait Dinah et Oli pour ne pas péter les plombs avec cette vie, bon ok, ils travaillaient ensemble et ils n’avaient pas à cacher le fait qu’ils étaient Black Canary et Green Arrow… Mais la blonde ne pouvait pas dire à son cher et tendre qu’elle se cachait derrière le masque de Speedy , sous peine de se faire arrêter, le Gallois étant policier et ayant des ordres de ses chefs. Elle savait que lui, personnellement, il n’avait pas vraiment d’avis négatifs sur les justiciers mais que les ordres lui indiquait qu’en cas de rencontre, il devait les arrêter, génial. Mia se sentait sur ce point, un peu coupable de sortir avec un flic, qu’allait-elle faire si il arrêtait Oliver ou Dinah ou même-elle ?

Quoi qu’il en soit, ce n’était pas ce soir que l’étudiante dirait tout à l’homme, il était de service et elle n’avait pas cours demain. Si la plupart des étudiants avaient vu ça comme l’opportunité de faire la fête ou encore de se reposer, Mia avait plutôt vu le moment parfait pour revêtir son costume de Speedy et aller s’occuper des criminels. Elle savait qu’elle ne serait pas de trop ce soir pour aider les policiers. Il y avait toujours quelques chose à faire à Gotham, arrêter un vol, protéger une victime… Bref, sa soirée ne serait pas de tout repos, mais bon c’est ce qu’elle aimait, l’adrénaline et se rendre utile.

En écoutant la radio de la police, elle avait entendu parler d’un vol de bijoux, un groupe de trois personnes, rien de bien méchant pour elle. Elle enfila son justaucorps noir et sa cape jaune avant d’attraper son arc et son carquois remplit de flèches de toutes sortes. Elle ne savait pas pour combien de temps elle en aurait. Elle n’espérait juste pas trop se blesser, si elle avait encore des cicatrices ou marques diverses, son amoureux finirait par lui poser des questions, elle avait réussi à éviter la question jusqu’ici, mais si elle l’avait grillé plus d’une fois en train de regarder ses bleus. Et c’était légitime de se poser des questions, mais bon, voilà… Elle avait répondu que c’était en cours, qu’elle avait essayé la lutte, une excuse bateau et d’ailleurs elle était presque sûre que Gareth n’y avait pas cru une seule seconde.

Enfin, bref, maintenant qu’elle était prête, il fallait qu’elle aille saluer les voleurs et sympathiquement, ou non, leur demander de rendre ce qui n’était pas à eux. D’après ce qu’elle avait compris, les gars s’étaient cachés dans une espèce d’immeuble abandonné, ça devait leur servir de squat, elle avait l’habitude de se retrouver dans ce genre d’endroit. A Star City aussi, les lieux abandonnés étaient réquisitionné par les gangs ou autres voleurs. Ça ne lui faisait pas vraiment peur. Elle devait juste se méfier des « quelques pièges », des clous laisser par terre pour distraire les éventuels non invité, les types qui servaient de gardes… Toute une panoplie de choses plus marrante les unes que les autres.

Pour se rendre dans ces lieux, la jeune fille emprunta un chemin pour le moins, original, elle passa par les toits, un endroit privilégié par les justiciers pour se déplacer, déjà, on n’y croisait personne, c’était calme et ils y avaient très peu d’obstacle. Si, peut-être des animaux ou de temps en temps des collègues. Puis, c’était plus rapide que de se déplacer dans la ville, à la vue de tous, surtout des policiers qui traquaient les justiciers. Cette situation agaçait Mia, elle savait, elle comprenait au fond, les décisions des flics, mais ça l’embêtait, ils voulaient juste aider et même si parfois leurs… méthodes pouvaient déplaire, ceux qu’on appeler vraiment justiciers ne tuait jamais. C’était le principe fondamental. D’un côté, ils aidaient les policiers ? Enfin… Il y avait l’histoire de ces explosions qui avait touché Gordon personnellement… Mia comprenait aussi pourquoi maintenant l’ordre était ainsi, elle savait que Barbara était une amie de Dinah et d’après les dires de sa mentor, elle n’aurait jamais voulu cela mais bon… c’était ainsi.

Le moment idéal pour descendre, c’était maintenant, la blonde descendit du toit, elle se croyait seule et pensait qu’elle pourrait arriver jusqu’à cet immeuble en paix, c’était sans compter sur … la police, forcément qui l’attendait. Merde, comment avait-elle sû qu’elle serait-ici ? Est-ce qu’ils campaient ici à la recherche d’un justicier… Ça serait très triste sachant que des gens avaient besoin d’aide ce soir. Ils étaient si énerver après les vigilantes à ce point ? Ils voulaient à CE POINT en chopper un ? Et bien… Manque de chance, car ça ne serait pas elle.
Elle décida de les ignorer, elle était plus rapide qu’eux, et si jamais ils venaient l’emmerder, elle les calmerait. Elle n’avait jamais dit qu’elle ne blesserait pas de policier, après tout, ils voulaient la blesser elle aussi, c’était de la légitime défense, bon ok, ça n’aiderait pas à améliorer le point de vue qu’ils avaient sur les justiciers, mais c’était donnant donnant ! Elle continua son chemin, mais elle se sentait suivi, putain mais qu’est ce qu’il lui voulait ces flics ? Il ne pouvait pas la laisser travailler ? Il fallait qu’elle fonce pour récupérer ce que les voleurs avaient pris, elle n’avait pas le temps de gérer la police. Elle se retourna pour observer qui la suivait, un policier ou pas ?

Le gars en question passa sous un lampadaire encore fonctionnel, le seul de la ruelle, d’ailleurs. Mia pu reconnaître Gareth. Et merde. Et merde merde ! C’était la situation qu’elle ne souhaitait pas du tout rencontrer, que faire ? Le blesser ? Non hors de question ! S’arrêter, lui parler et tout expliquer ? Non ce n’était pas le bon endroit et elle n’avait pas le temps, là ! Le semer ? C’était surement la meilleure option qui s’offrait à elle.

Complètement perturbé, la blonde marcha d’un pas plus rapide en continuant de regarder l’homme derrière elle, qui, marchait plus vite à son tour, et merde… Elle ne regardait pas devant elle et comme-ci c’était encore une débutante, elle n’aperçut pas qu’elle arrivait au bout de la ruelle. Elle ne fit pas attention au changement de trottoir et se tordu la cheville. Aïe. Elle se laissa tomber contre le mur, se retenant de crier, elle s’était quand même fait assez mal. Putain ! Elle hésitait entre continuer sa route et souffrir un peu, mais se débarrasser du gallois pour ensuite appeler Simon, Dinah ou même Oli à la rescousse… Mais, il l’avait vu se blesser et il ferait peut-être le rapprochement quand il la verrait en tant que Mia blesser à la cheville. Elle était dans la merde. Elle pouvait aussi, rester ici et affronter la conversation qu’elle redoutait tant… Mais il fallait que Gareth soit seul, sinon, c’était terminé pour elle, enfin « terminé » elle avait de la ressource, elle avait des outils pour se défendre en tant que Speedy, ne serait-ce que sa panoplie de flèches. Mais cette douleur, aussi forte qu’elle était, face à l’adrénaline ne serait rien, elle avait déjà connu ça. Fuir en talon un client horrible et se tordre la cheville, elle s’en était sorti, ce n’était en rien comparable, ce n’était pas un agresseur qu’elle fuyait cette fois, mais c’était une situation… Qu’elle n’appréciait pas trop. Elle ferma les yeux et compta jusqu’à trois, à trois elle partirait comme elle pouvait loin de Gareth. Elle souffrirait en silence, tant pis.

Mais à trois, quand elle ouvrit les yeux, elle retrouva l’agent de police en face d’elle. Et merde, il avait vraiment marché vite. Qu’allait-elle faire, maintenant ?

Il pleuvait des cordes ce soir, heureusement Mia est protégée pour le moment son abri de fortune tient la route et pour longtemps, espérons. Elle devait s’absenter pour assez longtemps, il fallait vraiment que ça tienne, sinon elle dormirait sur cet espèce de matelas de fortune trempée et elle n’avait pas envie, c’était un coup à chopper un rhume. Peut-être qu’elle allait passer la nuit dans un hôtel ce soir, remarque… Enfin vu la compagnie, elle préférait dormir ici finalement.
Elle attrapa son sac à main, c’était plus un accessoire qu’autre chose, elle n’y mettait rien. Elle n’y mettait que des préservatifs qu’elle n’était même pas sûre d’utiliser et l’argent récolté ce soir. Elle n’avait même pas de téléphone portable ni même de spray au poivre. Elle soupira, elle n’avait vraiment pas envie d’y aller, vraiment pas. Elle avait si froid, cette tenue n’était pas confortable. Elle voulait juste rester ici, dans son coin à écouter le son de la pluie taper sur le toit de « sa demeure » elle voulait juste s’endormir tranquillement, sans se sentir sale pour une fois. Mais elle ne le pouvait pas, chaque soirées où elle ne travaillait pas était un soir où elle ne pouvait pas rembourser. C’était une heure de plus dans ces ruelles, c’était une minute de plus avec cette tenue inconfortable qui la dégoutait, c’était une seconde de plus à supporter les regards lubriques de ces types. Il fallait qu’elle souffre maintenant pour être tranquille plus tard. Ça serait sa plus belle victoire, ça serait ça plus belle vengeance. C’est ce que la blonde se disait pour se motiver.
Mais au fond, ça faisait bien longtemps qu’elle avait perdu l’espoir d’être autre chose qu’une prostituée. Ça faisait bien longtemps qu’elle savait qu’elle allait mourir ici sans que quelqu’un la regrette. Elle soupira, il fallait y aller.

Mia n’était plus une personne, ce n’était plus qu’un bout de viande et bientôt ce bout de viande aurait trouvé preneur. Elle avait tellement envie de vomir quand elle se tenait là, debout, à voir défiler ces hommes répugnants… Bon, ok elle abusait, il n’était pas tous répugnant, enfin, si… non ? Elle voulait juste faire ça vite et rentrer chez elle.
La jeune fille suivi donc un homme d’une cinquantaine d’année, oui c’était horrible et oui elle avait l’habitude. Il n’avait pas besoin de parler, elle savait ce qu’elle devait faire, en général ça se passait bien, enfin, encore une fois, il fallait définir bien, disons que pour l’individu c’était un très bien et pour Mia… Voilà, vous imaginez.
Mais ce soir-là… Elle rencontra surement un des pires clients de sa vie. L’homme voulait plus, chose que la blonde refusa, mais il était tellement insistant… Elle ne céda pourtant pas. Elle savait ce qu’elle devait faire, elle faisait ce qu’on lui avait dit de faire, ce que Richard lui avait demandé et ce que les filles lui avaient raconté. Elle coupa court à la discussion pour s’en aller.

Cependant, elle se sentait suivi. Elle entendait très distinctement le bruit des talonnettes de cet homme et cela, malgré la pluie. Mais pourquoi est-ce qu’il ne comprenait pas que non, c’était non ? Mia accéléra le pas, il fallait qu’elle le sème. Bordel ! Pourquoi est-ce qu’elle n’avait rien pour se défendre dans ce sac de merde ? Et maudits talons, pire chaussures pour marcher vite ! Elle entendait les bruits de pas de l’individu s’accélérer, bordel de merde. Mia avait les larmes aux yeux et la peur au ventre. Qu’allait-il lui faire ? Elle se retourna pour voir où il était. Mauvaise idée… Elle se tordu la cheville, ce qui la fit hurler de douleur, ce cri, aurait pu la libérer si seulement il y avait eu quelqu’un dans les environs, si ils y avaient eu quelqu’un qui en avait quelque chose à faire pas loin. Mais la jeune savait qu’au fond, ce n’était que le début des problèmes. Il faisait qu’elle agisse vite, super vite. Elle retira sa chaussure et la jeta au visage de l’homme, avant de courir, et cela même avec une cheville en vrac… Qu’est ce que l’adrénaline ne faisait pas faire, hein ? Qu’est ce qu’on ne devait pas faire pour survivre… Elle réussit finalement à rejoindre un coin sûr, loin de cet homme, elle avait mal, oui, mais elle était toujours vivante.

Mia secoua la tête, putain pourquoi est-ce qu’elle pensait à ça, maintenant ? Devant elle se trouvait Gareth ! Un policier et elle était en costume, autrement dit, elle était dans la merde et si elle ne trouvait pas comment s’en sortir elle allait finir en prison, c’était terminé pour elle, elle allait être à la une des journaux, son visage et son identité révélée… Oui, c’était son petit ami, mais il avait des ordres et il devait arrêter Speedy et il était clairement très avantagé il n’avait qu’à appeler des renforts, il n’avait qu’à même la porter pour la poser dans la voiture de police.

Ok, elle avait plusieurs solutions, soit elle forçait et courrait malgré cette cheville douloureuse, elle l’avait déjà fait. Elle avait souffert pendant des mois mais elle l’avait fait. Elle n’avait qu’à le divertir et c’était bon, ensuite elle téléphonait à quelqu’un de sa famille adoptive et c’était bon. Elle pouvait aussi, retirer son masque, lui révéler son identité et espérer que son petit copain le prenne bien et décide de ne pas la dénoncer… Mais c’était la solution qu’elle aimait le moins. Mais… pourquoi ? C’était Gareth, c’était un bon gars. Il aurait pu, dès le début venir avec ses collègues et l’attraper, il aurait pu, dès le début ne pas s’approcher d’elle pour tenter de l’aider. Il ne voyait qu’une personne en mauvaise posture et il voulait l’aider, elle reconnaissait bien son copain, là.

« Mia ? »  

La jeune fille se figea, quoi, comment, pourquoi ? Il savait ? Comment fallait-elle qu’elle fasse là au juste en fait ? Il fallait qu’elle reste… normale. Il ne fallait pas qu’il voit stressait. Elle espérait qu’il n’avait pas vu ses yeux s’écarquiller quand il prononça son prénom. Mais pourquoi est-ce que ça l’étonnait qu’il ait fait le rapprochement ? Il était enquêteur, tôt ou tard il aurait terminé par comprendre. Ok ce n’était pas Batman ou Scooby-Doo mais quand même, il n’était pas si bête qu’il le laissait penser.

« … C’est qui Mia ? »

Elle avait paniquée, c’était clairement la réponse la plus stupide à donner, elle était grillé… En plus elle n’avait même pas son brouilleur de voix. Heureusement que c’était Gareth.

« … Ramène-moi à la maison, j’ai mal… On… on en discute après. »

Elle abdiqua, elle ne pouvait pas s’enfuir, la douleur était trop forte. Elle ne s’était pas loupée et cela avait surement réveillé son ancienne blessure, elle en aurait pour un bon moment de repos. Génial.  Mais bon, les justiciers passaient tous par mal au moins une fois dans leurs vies, non ?

« Gareth…. S’il te plait, ne me dénonce pas. »

Vivement qu’elle puisse s’installer sur un canapé ou n’importe quel endroit confortable, en fait, la douleur était horrible, pire que la dernière fois, même. Elle espérait que ça n’allait pas trop s’aggraver elle ne voulait pas aller à l’hôpital, du moins pas ce soir et pas avec Gareth. Elle devrait parler de ses antécédents médicaux et il apprendrait pour… la maladie. Non, il fallait qu’elle sauve les apparences et qu’elle lui fasse croire que ça n’était pas si grave. Elle irait demain, seule. Il venait déjà de découvrir pour Speedy, elle ne pouvait pas lui révéler tout… Ce serait trop à supporter, même pour un policier. Elle savait déjà qu’il faisait un énorme effort en prenant le risque de la secourir pour la ramener chez lui, s’ils croisaient quelqu’un, ils mal, très mal. Elle savait l’amour qu’il portait à son travail et la choisir elle plutôt que les ordres la touchait d’un côté, elle était plus importante à ses yeux. C’était assez original comme déclaration d’amour, mais au moins s’en était une vraie. Au moins demain il ne lui demanderait pas de rembourser demain au réveil.

Quand elle l’entendait parler pour meubler elle se souvenait pourquoi elle était tombé amoureuse aussi vite de lui. Okay, c’était un vrai cœur d’artichaut déjà, mais elle l’adorait. Surtout quand il était comme ça, à faire son pitre de service dans les situations stressantes, gênantes, il avait un côté maladroit qui la faisait craquer. Il était tellement simple et naturel. Elle adorait quand il racontait des anecdotes sur sa vie. C’était pas forcément ultra intéressant pour la plupart du monde, mais elle, elle adorait, surtout quand il lui parlait de son enfance, elle qui n’en avait pas vraiment eu, ça la faisait rêver. Elle riait doucement, elle l’imaginait très bien tombé. Grâce à lui, elle oubliait sa douleur.

« Tu as combien de frères et sœurs déjà ? »

Il lui racontait souvent des anecdotes et elle avait l’impression que c’était toujours sur un membre différent de la fratrie, combien étaient-ils au juste ? Elle essayait simplement de connaître un peu mieux son petit copain, à la vitesse ou leur relation avançait bientôt elle serait invité pour le repas dominical chez les Moss. Mia devient toute blanche rien qu’à cette idée… Oui ça avançait vite mais bon, il ne fallait pas que ça aille aussi vite, surtout que, de ce qu’elle avait compris, les Moss étaient une grande famille de flic, génial c’était sûr qu’ils allaient être heureux d’avoir une justicière à leur table, tient. Mia se disait aussi qu’elle n’aurait peut-être pas dû demander des informations sur sa famille, qu’allait-elle faire si lui demander des choses sur la sienne ? Hm, elle parlerait surement d’Oliver et Dinah par reflexe, mais… Et si un jour il demanderait des informations sur SA VRAIE FAMILLE ? Qu’allait-elle dire ? Il fallait qu’elle pense à autre chose. Tiens justement, il arrivait devant chez Gareth. Par chance, il n’avait croisé personne, ou alors ils ne s’en étaient pas rendu compte.

Heureusement, l’immeuble de Gareth avait un ascenseur, vieux comme le monde, mais un ascenseur quand même. Elle se demandait pourquoi est-ce qu’il vivait par ici. Ce n’était pas un quartier très recommandé, après oui, les loyers ne devaient pas être super chère et Gareth pouvait se défendre, mais Mia avait très fortement envie de lui demander d’emménager chez elle. Elle était dans un quartier mieux réputé. Bon certes, c’était petit et elle ne savait pas s’il y avait de la place pour deux, voire trois. Pauvre Hercules… Et puis, ça voulait dire partager de l’intimité, plus qu’elle ne le voulait pour le moment. Il fallait qu’elle y réfléchisse amplement.  

Lorsqu’il franchir la porte d’entrée elle s’écroula sur le canapé. Elle pouvait enfin reposer sa cheville. Elle grimaça de douleur en retirant ses bottes.

« Aide-moi à me déshabiller… »

Il fallait qu’elle retire cet accoutrement mais comme elle avait assez mal à sa cheville elle demanda de l’aide à son cher et tendre.

« N’empêche… l’uniforme ça te va vraiment bien. »

Mia soupira et pointa du doigt le frigo, il fallait qu’ils mettent de la glace sur sa blessure.

« J’espère que ça va faire mal moins longtemps que la dernière fois… »

Mia ferma les yeux, Gareth était revenu avec de la glace et des médicaments, sûrement des antidouleurs. La jeune fille les avala très rapidement, elle avait trop mal et elle avait confiance en lui. Elle savait qu’il ne lui avait pas donné n’importe quoi.

« Gareth… Pourquoi est-ce que tu étais… gêné quand on parlait de ta famille plus tôt ? »

Loin d’elle l’histoire de paraître chiante ou quoi, elle voulait vraiment en apprendre plus sur son petit ami… Et puis, plus on parlait de lui, moins on parlait d’elle. Et moins elle devait lui parler de Speedy, aussi.

C’était plus qu’une histoire avec sa grande sœur. Il ne fallait pas être un génie pour le voir, il y avait tous les signes, déjà pourquoi est-ce qu’il avait tourné la tête ? Mia était persuadée que c’était parce qu’il allait pleurer et qu’il ne voulait pas qu’elle voit ça. Cela fit doucement sourire la blonde, il voulait l’impressionner ? Elle ne savait pas trop, mais il n’avait pas besoin de jouer à ce petit jeu, elle l’acceptait et surtout l’aimait comme il était : avec ses forces mais surtout avec ses faiblesses. Elle apprendrait ses secrets et apprendrait à les aimer, c’était une partie de lui et elle l’aimait pour chaque petites choses qui faisait qu’il était lui. Elle aimait ce gars un peu maladroit qui faisait des blagues pour détendre l’atmosphère dès que ça commençait à devenir tendu, elle aimait aussi ce petit côté sensible qu’il tentait de cacher.  

Elle voulait qu’il lui parle. Déjà cela lui permettrait de se libérer d’un poids, elle le savait. Qu’est ce qu’il cachait ? Qu’elle était le problème avec sa famille ? Mais la justicière ne pouvait pas le forcer. Elle savait ce que c’était de cacher des choses, finalement, non ? L’alcool l’avait aidé la dernière fois à parler la dernière fois, oui, c’était bref mais elle avait au moins mit des mots sur cette peur d’être abandonné qu’elle avait développé… Pauvre Gareth quand elle y repensait, il n’avait pas demandé ça. Elle ne lui avait pas encore parler de tous ses secrets, mais au fond, elle savait que ce jour viendrait. Cela l’effrayait, oui, mais un peu moins parce que c’était Gareth.

La jeune fille se redressa en faisant attention de ne pas se faire mal, le policier avait bien calé son pied, le bandage était parfait et déjà elle sentait que les médicaments commençaient à faire effet, la douleur disparaissait un peu et elle sentait qu’elle pourrait s’endormir dans peu de temps. Mais avant de tomber dans les bras de Morphée, elle voulait passer du temps avec son bien aimé, finalement, c’était une bonne chose qu’elle se soit blessée ? Au moins son « service » c’était arrêté plus vite et elle passait plus de temps avec lui. Elle repensait à ces voleurs qui s’en tirait bien… Bon au moins ce n’était pas des meurtrier..  La fille avait appris à relativiser pendant son séjour dehors, c’était le seul moyen de survivre de toute façon.

Bref, maintenant elle se tenait qu’a quelques centimètres du gallois, elle lui caressa la joue en le regardant, souriant pour le rassurer un peu.

« Gareth, je sais que c’est pas tout. Je ne vais pas te forcer à parler même si je pense que ça te ferais du bien, si tu veux en discuter tu peux, je t’écoute, je t’écouterai toujours. Tu n’as pas besoin de faire le rigolo, c’est bon aussi de se laisser aller. »   Elle l’embrassa sur le front. Elle ne savait pas s’il allait parler. Il avait déjà tenter de changer de sujet de toute façon et pour le coup c’était elle qui avait changer de sujet… Il voulait parler de son ancienne blessure… Mais le voulait-elle ? Est-ce que ces deux jeunes gens allaient se parler un jour ? Elle se laissa tomber à nouveau dans le canapé, cette position était bien plus agréable.

“Tu as dit que tu t’étais déjà blessé à la cheville ? C’était pendant une mission ?”

Mia n’avait pas envie de répondre, vraiment pas, repenser à cette soirée ne lui faisait vraiment pas plaisir… Mais voilà elle en avait trop dit pour se taire maintenant et l’agent de policier méritait aussi d’avoir des informations sur Mia. Elle venait de lui dire qu’il pouvait lui parler, mais pourquoi elle ne prenait pas ce droit aussi ? Elle avait vraiment peur qu’il s’en aille, qu’il ne veuille pas sortir avec une fille à problèmes comme ça… Enfin à anciens problèmes.
Bon quoi qu’il en soit, elle n’était pas d’humeur à inventer une histoire, les médicaments commençaient à faire effet et réfléchir à quelques choses de plausible allait s’avérer complexe. La solution : dire la vérité…. Ou ne rien dire. Qu’allait-elle choisir ?

« Non. »

Et voilà, ce n’était ni un mensonge ni une vérité, simplement une réponse… Mais bien évidemment le jeune homme n’allait pas s’en contenter. Elle soupira, avant de reprendre la parole.

« C’était il y’a très longtemps, en civil… Je sais même pas comment ça s’est soigné, j’ai rien fait… Bref, en gros je fuyais quelqu’un… Enfin quelque chose… bref on s’en fiche de cette partie… j’ai couru et sans faire attention je me suis tordue la cheville, je pense pas que c’était cassée, après je suis pas docteur… Mais ce soir ça ressemblait trop, bon toi tu me voulais pas de mal, mais j’avais peur comme tu étais en service… Mais bon… D’ailleurs, dis donc… merci pour le bandage… »

Elle parlait trop à son goût. Mais ça lui faisait du bien. Elle lâchait prise à cause des médicaments, cela ne lui plaisait pas d’être dans cette situation, elle se sentait faible elle sentait qu’elle perdait contrôle d’elle et de ses dires, mais elle était face à Gareth, elle n’avait rien à craindre et au fond elle le savait.

« Ca me gênes pas de parler de Speedy, je sais que tu as des questions et je t’avais promis d’y répondre une fois qu’on serait rentrés… Alors vas-y. Mais Gareth… Si je m’ouvre, toi aussi. Ca me gênes pas de te parler, mais toi aussi... »

Mia avait l’habitude voir des gens pleurer déjà elle-même pleurait souvent, plus souvent qu’elle ne voulait l’admettre, ce n’était pas grave de pleurer. Mais pourquoi est-ce que c’était admis comme être en position de faiblesse ? Lorsque la blonde vit Gareth pleurer elle ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur et d’avoir elle-même envie de pleurer.  Elle s’en voulait un peu de l’avoir mis dans cet état en voulant le faire parler, mais concrètement, il fallait qu’il parle, il fallait que tous ses sentiments qu’ils refoulaient sortent, et c’était le bon moment, ils n’étaient que deux, avec aucuns jugements juste de l’écoute.

Mia sécha ses larmes avec son pouce et l’embrassa sur la joue. C’était donc ça, il avait perdu son grand-frère. Elle n’avait jamais assisté à la mort d’un proche comme ça… Elle pouvait cependant comprendre la douleur qu’il éprouvait, certains pouvait penser qu’au bout de trois ans il devait passer à autre chose, mais on ne passe jamais à autre chose lorsqu’on perd une personne importante, un être aimé. Elle ignorait tous les liens entre le policier et son frère, mais finalement elle n’avait pas besoin de savoir cela pour se douter de la douleur qu’il éprouvait, malheureusement elle ne pouvait rien faire pour lui rendre son frère, elle pouvait juste le consoler avec ses gestes tendres et ses mots. Mais Gareth avait besoin d’autre chose  il avait besoin de parler, même s’il ne voulait pas se l’avouer ni le faire. Elle ne le forcerait pas, elle n’était pas en position déjà et deuxièmement elle savait que forcer quelqu’un n’était pas la résolution.
Hercules arriva au bon moment, il avait entendu son maître se mettre dans un état impossible, en voyant la réaction immédiate de l’animal, Mia se dit que Gareth devait souvent se sentir triste comme ça quand il était seul et qu’il pouvait se mettre à nu. Cette pensée lui fit de nouveau un pincement au cœur, cependant elle était un peu soulagée de savoir que de temps en temps il pouvait se libérer de sa tristesse.

L’homme réussit à se calmer, Mia passa une main dans ses cheveux pour jouer avec ses mèches, ils étaient bien là, avec le chien sur les genoux de Gareth. Elle ferma les yeux pour profiter de ce moment, jamais elle n’aurait pensé avoir la chance de connaître cela, jamais. Elle, elle se voyait mourir dans la rue avant ses trente ans. Elle avait une chance immense, elle le savait, elle ne l’oubliait pas.

Bien sûr, comme il venait de se livrer, c’était à son tour, elle lui avait promis et même sans ça, elle lui devait bien. Mais n’avait pas spécialement envie de parler d’elle, mais elle ne pouvait pas demander à l’agent de police de faire des efforts sans en faire elle-même.

« Désolé… Tu dois me prendre pour je sais pas quoi… On peut parler de Speedy un peu, avant que je te raconte ? Comment tu es devenue justicière ? »

« Je te prends uniquement pour quelqu’un de courageux. » Elle embrassa à nouveau sa joue. « Si tu veux en parler plus, je suis là et je t’écouterai toujours, si tu veux arrêter pour ce soir, je comprendrais aussi… »

La fille se redressa, elle inspira avant de commencer son récit, devait-elle être honnête sur les raisons qu’ils l’avaient pousser à devenir une justicière ? Elle avait imaginer l’annonce de sa maladie un peu différemment… Mais bon, elle ne pouvait pas lui lâcher ça comme une bombe. Elle devait être honnête, elle lui avait demandé ça ! Mia secoua la tête, elle était prête à parler.

« Je suis devenue justicière car… C’est… Green Arrow. Il est venu m’aider quand j’en avais besoin, de là, je savais que je devais lui rendre la pareille, d’une façon ou d’une autre. J’ai directement pensé à devenir sa side-kick, tu vois ? Au début il voulait vraiment pas, même avec de nombreux arguments et de nombreuses discussions… Mais finalement, quelque chose de pas forcément joyeux pour moi l’a convaincu. J’aurais aimé ne pas avoir à utiliser cet argument d’ailleurs, haha...Mais bref, à la base on protégeait Star City ensemble. Tu connais cette ville ? »

Mia marqua une courte pause, elle n’avait pas tout dit, elle avait omis certains détails elle espérait que cette version lui correspondrait. Déjà, elle ne pouvait pas décliner l’identité d’Oliver comme ça, elle parlait à un policier après tout, certes, un bon policier, mais méfiance était mère de surêté… Puis, elle ne se voyait pas lui dire qu’elle avait le SIDA comme ça, elle voulait quand même prendre des pincettes puis la discussion dévierait sur comment l’avait attrapé pour ensuite terminé sur comment elle avait terminé dans la rue et pourquoi… Non, elle ne voulait pas tout dire comme ça. Il lui fallait du temps, même si elle se sentait de plus en plus en confiance, c’était con mais d’avoir vu son petit-ami pleurer l’avait mise en confiance. Elle l’avait vu dans un état que l’être humain en général n’aime pas faire voir aux autres.

« Bon, finalement, il est venu s’installer ici Green Arrow pour rejoindre Black Canary, je suis restée un peu à Star City, avant de venir moi-même ici. »

Certes, Mia n’avait pas dit de noms, elle n’avait pas parlé de Dinah et Oliver mais si Gareth était un si fin enquêteur, il finirait par trouver très rapidement le lien.

Quelle heure était-il ? Depuis combien de temps est-ce qu’il était blottit l’un contre l’autre dans le canapé ? Mia ne le savait pas vraiment. Elle n’avait pas regardé son téléphone depuis son arrivée ici. Elle aurait pû lever la tête et trouver une horloge pour finalement savoir l’heure, mais finalement ? Est-ce que c’était important ? Quand elle était avec Gareth le temps s’arrêtait. Elle pouvait rester des heures avec lui, juste dans ces bras sans parler. Elle ferma les yeux, profitant de ce moment.

Finalement, le policier se leva, quittant le cocon qu’ils avaient créer. Mia sentait que Gareth essayait de fuir, peut-être avait-il peur qu’elle pose d’autre questions sur son frère. Elle le voulait, honnêtement, elle savait qu’elle devait le faire parler pour le libérer de ses démons, le soulager. Que c’était difficile de se lever chaque matin avec quelque chose sur le cœur, que c’était dur de sourire tout en pensant aux souvenirs qui nous tiraient vers le bas. Mia le savait, elle savait que parler faisait du bien et cela même si pour le moment elle n’avait pas relever beaucoup de choses sur elle au Gallois. Elle le savait parce que lors de son sauvetage par Oliver, elle avait trouver en lui un confident… mais c’est surtout en Dinah qu’elle su trouver une oreille attentive et qui ne jugeait pas trop. Elle adorait Oliver, mais ce n’était pas pareil que de parler à la blonde.

Mia ferma les yeux quelques secondes, certes elle ne savait pas l’heure mais il devait commencer à se faire tard, la fatigue se faisait sentir.. Où alors… c’était les médicaments, peu importe, elle n’allait pas tarder et Gareth non plus, ça se voyait qu’il fatiguait également. Hercules s’était blottit contre elle après avoir soupirer, ce qui fit rire doucement la blonde, c’était un vrai adolescent. Mia ne se doutait pas qu’il soupirait comme ça à cause de la fuite de Gareth, elle, elle s’imaginait plutôt qu’il râlait parce qu’il s’était levé.

D’autres questions arrivèrent, et Mia allait y répondre sans trop d’hésitation, après tout ça concernait Speedy, sa deuxième identité pas vraiment elle, elle pouvait se détacher plus facilement… Ou alors les médicaments lui tiraient les vers du nez, ou alors, les question du brun n’étaient pas trop envahissante…

« J’ai pas vraiment battu contre beaucoup de criminel, je suis une « bébé justicière » comme dit Din… Black Canary… Bref… » elle rit nerveusement, espérant que ce lapsus passerait à la trappe. Même si, au fond, elle savait que le policier avait déjà établit toutes les connexions possible. Elle se redressa pour continuer son récit, Gareth était appuyer contre le mur et l’écoutait attentivement.

« Il y’a eu cette fois avec le Red Hood, ce n’est pas vraiment un criminel même si ces méthodes sont discutables, mais il est très proche d’Arsenal, l’ancien Speedy… Qui.. me déteste ! Parce que j’ai remplacé son rôle auprès d’Arrow ? Tu y crois toi ? Pff… Enfin voilà, il m’a « kidnappé » pour me parler, trop bizarre tu vois ? Il voulait m’expliquer qu’Arrow ferait comme il avait fait avec Arsenal : m’abandonner, mais ça n’est pas arriver… » Elle soupira. «  C’était vraiment chiant comme moment, on s’est battu un peu mais c’était… chiant. Je sais pas trop quelles souvenir je dois garder de ça, d’ailleurs... »

En parlant de ça, la blonde se demanda ce que devait Roy, elle n’avait pas entendu parler de lui depuis un petit moment, elle ne l’avait pas non plus vu traîner autour du Black Canary Club… Tant mieux se disait-elle, puisqu’à chaque fois qu’elle le voyait, il lui sortait toujours des réflexions plus cinglantes les unes que les autres. Bon ok, elle n’y allait pas de mains mortes non plus elle lui sortaient également des remarques vitupératrices dès qu’elle le pouvait.

« Je fais du tir à l’arc depuis que je suis petite, j’avais un peu perdu la main lorsque j’ai quitté la maison de mon père, mais c’est revenu assez vite. Je savais pas trop me battre par contre, j’ai beaucoup appris avec Green Arrow et Canary. » Elle bailla, il fallait aller dormir maintenant.

« Tu me portes jusqu’au lit ? Je pense que je pourrais faire l’effort d’essayer de marcher… Mais je pense aussi que j’ai pas envie~ »  elle sourit tendrement à Gareth, attendant qu’il arrive pour la porter.

« Un jour, il faudra que tu me raconte l’importance de la police dans ta famille, vraiment. »