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| Lucy Quinzel " On the wrong side of Heaven "
“Regarde la nana. Elle doit être complètement défoncé. Non mais franchement j’ai tellement hâte de me tirer de Gotham cette vieille ville. Que des tarés ici.”
Alors les deux femmes éclatèrent d’un rire sonore, sûrement un peu saoules, et continuèrent leur chemin. De l’autre côté de la rue, la nana à l’origine de leur hilarité n’avait nullement bougé, ne tournant même pas la tête pour savoir qui pouvait rire avec si peu de gêne à cette heure-ci de la nuit. Quelle heure était-il de toute manière? Sûrement bien tard ou bien tôt, une de ces heures où la ville semble vraiment calme seulement dérangé par instants par quelques fêtard rentrant bien tard chez eux. La nana n’était pas de ces fêtards. Immobile, silencieuse, elle semblait observer la lune dans le ciel noir, la tête balancé en arrière. Et cette lune semblait lui répondre, envoyant sa pâle lumière sur la peau nue des bras de la jeune femme. Etait-elle si pâle à cause du halo lunaire ou était-ce sa peau normale?
Puis soudain, la jeune femme se plia en deux et vomi par terre, longtemps, quelque chose qui ne ressemblait pas à de la nourriture mais plus à quelque chose de chimique. Peut-être quelques secondes, peut-être plusieurs minutes, la jeune femme resta ainsi penchée en avant, ses cheveux blonds presque blancs cachant son visage, puis elle se releva et tituba quelques pas. Elle ne sentait pas l’alcool mais elle n’était pas dans un état normal, ça c’était sur. Ca se voyait dans ses yeux haggard, son aire complètement perdu, hors de ce monde. Aussi, personne en plein conscience n’aurait pu tenir dehors par une nuit froide comme cette nuit l’était, seulement vêtue d’un t-shirt trop large et d’un jogging, les pieds large sur le pavé de cette ville de merde.
“J’ai froid.. Maman j’ai froid…”
Ses lèvres bougeaient à peine alors ses mots sortirent si bas qu’ils ne semblaient n’être que des soupires. Etait-ce pour cela que la jeune femme observait la nuit noire, y cherchait-elle sa mère, des bras pour l’embrasser et la réchauffer, la protéger. Seulement, il n’y avait personne que Gotham, une mère bien froide. Alors il fallut se rendre à l’évidence et avancer, se laisser traîner, titubante, grelottante… Doucement, avec des mouvements saccadés et mécaniques, elle commença à se frotter les bras puis alla de plus en plus vite, de plus en plus fort, comme si son esprit revenait à lui-même en même temps qu’elle réchauffait son corps. Des bruits attirèrent soudain son attention. La musique sortait d’un bar encore ouvert, encore animé de vie et de chaleur. La jeune femme pouvait le sentir et un instant, elle tendit la main, comme si elle avait voulu y entrer et profiter elle aussi de cette chaleur, ne pouvant pas quitter sur les bras de sa mère pour cela.
“Allez dinah t’es pas drôle! Encore une bière! Juste une!”
Trois hommes sortirent soudain, hilares et rouges, semblant avoir été poussé dehors. Ils titubèrent un moment sur le trottoire, se bousculant, chahutant, semblant toujours à deux doigts de tomber. Mais personne ne tomba. Ils restèrent encore un peu devant la porte, parlant trop fort pour réclamer à une certaines Dinah de les laisser rester encore un peu mais la femme ne semblait pas se laisser amadouer par les prières et les supplications. La jeune femme, ses pieds nus toujours plantés dans le trottoire froid, observait tout celà. Les hommes partirent sans lui jeter un regard, sans l’observer. Si immobile et froide, peut-être s’était-elle fondu dans le décor, plus qu’une statue d’une femme perdue par la froideur de la mère Gotham. Mais elle était encore en vie cette femme et tendit donc le cou pour observer ce bar et en voler un peu de chaleur. Alors, son regard croisa celui de la femme dans l'entrebâillement de la porte, cette femme qui devait être Dinah, et cette femme avait le regard chaleureux d’une mère.
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How about me ?Alias: Black CanaryDisponibilité : Actif sur Gotham | Dinah Lance " Let them hear the Black damn Canary " C’était une soirée tout à fait banale dans le bar que tenait Dinah. Tout s’était bien déroulé, il n’y avait pas eu de grosse bagarre, juste quelques engueulades réglées très vite, rien de bien méchant. Elle avait à peine eu besoin de quitter le comptoir. Vraiment, une soirée calme au Black Canary Club. La soirée était déjà bien entamée, et le groupe qui avait joué ce soir-là avait déjà remballé tout son matériel et venait de partir, il ne restait plus que quelques piliers de bars qu’il fallait décoller de leurs verres et de leurs tabourets. Cela ne dérangeait pas vraiment Dinah de les avoir là pendant qu’elle commençait à ranger et à faire son ménage, mais au bout d’un moment, elle commençait à en avoir assez de les voir et avait juste envie de les voir partir. Ce qui n’était pas forcément facile, comme manœuvre.
« Allez, messieurs, c’est l’heure de partir ! »
Son annonce fut accueillie par un flot de protestation. Forcément. Il n’en restait que trois, mais c’était les trois qu’elle voyait le plus ; ils venaient quasiment tous les soirs, si bien qu’elle s’inquiétait quand elle ne les voyait pas. Ils n’étaient pas méchants, bien au contraire, mais c’était de vrais pots de colle. Plantée derrière son bar, Dinah dû littéralement leur prendre leurs verres de leurs mains pour les vider, et pour leur faire comprendre qu’elle n’allait pas insister pendant mille ans. Elle les avait déjà bien laissé traîner comme ça. Elle avait mieux à faire que de babysitter une bande de poivrots. Elle passa de l’autre côté de son bar et alla vers la porte d’entrée de l’établissement, pour les inviter à quitter les lieux.
« Vous n’allez pas me faire le même cinéma tous les soirs, non plus ! Allez, dehors, vous reviendrez demain ! »
Les trois hommes ronchonnèrent, comme des enfants qui venaient de se faire gronder, et décidèrent enfin de se lever de leurs tabourets pour sortir. Dinah soupira longuement. Des fois, elle avait l’impression de jouer les babysitter, sauf qu’au lieu de s’occuper d’une bande d’enfants de moins de cinq ans, elle s’occupait d’une bande de quarantenaires ou cinquantenaires fortement alcoolisés. Niveau comportement, la différence n’était pas vraiment remarquable.
Alors qu’ils sortaient, ils continuaient à lui réclamer de l’alcool, à lui demander de leur laisser boire un dernier verre, juste un. Elle n’était pas dupe, elle savait très bien qu’un verre laisserait la place à un autre, et encore un autre, et ils pourraient rester là toute la nuit à se pochtronner. Ce n’était que pour l’alcool qu’ils restaient là, et de l’alcool, ils pourraient en trouver à beaucoup d’endroits à cette heure-ci, il y avait sûrement quelques liquor stores d’encore ouverts. Il n’y avait plus d’ambiance au bar, le groupe ayant laissé sa place à la vieille enceinte que Dinah allumait pour le ménage. Elle avait juste envie de fermer et de rentrer.
Elle dû littéralement les pousser dehors et fermer la porte à clé pour qu’ils se décident enfin à quitter les lieux, non sans avoir essayé de forcer pour re-rentrer et fait les enfants devant la porte. Mais enfin, enfin ils étaient partis. Elle allait pouvoir ranger et fermer. Sauf qu’une silhouette à la porte attira son attention. Ce n’était pas un de ses clients, c’était une jeune femme, qui observait l’intérieur du bar, l’air hagard. Leurs regards se croisèrent. Quelque chose, un pressentiment peut être, souffla à Dinah qu’elle n’était pas là pour lui réclamer un verre d’alcool, ou pour la braquer. La barmaid alla rouvrir la porte.
« Je peux vous aider, mademoiselle ? »
La jeune femme en face d’elle avait l’air frêle et fragile, et avait la peau si pale qu’elle en paraissait transparente. Dinah remarqua aussi qu’elle était pieds nus, ce qui, dans le froid des nuits de Gotham, ne devait pas être la chose la plus agréable au monde. Elle devait être gelée…
« Venez, entrez… »
La buée sur les vitres de la porte indiquait à quel point le froid à l’extérieur contrastait avec la chaleur du bar de Dinah. Elle ne pouvait pas laisser la jeune femme, qui avait à peine l’air adulte, dans un froid pareil. Et tant pis pour sa fermeture. Elle invita son étrange cliente à s’installer au bar.
« Si vous voulez, j’ai quelque chose à grignoter, et j’ai quelques boissons chaudes aussi, ça vous aidera à vous réchauffer… »
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| Lucy Quinzel " On the wrong side of Heaven " “Merci beaucoup. Ca ira… Mon estomac est… Mal.” Les mots s’échappent d’entre ses lèvres froides, faible mais audible.La jeune fille observe la femme et il lui semble un moment avoir déjà vu cette coupe de cheveux blonde. Elle essaye de se souvenir mais immédiatement, tout se brouille dans sa mémoire. Tout est noir, vide. Ca a disparu. Elle a oublié, encore. Un frisson lui remonte le dos sans qu’elle sache si c’est le froid où la peur. Tous ses souvenirs disparaissent les uns après les autres sans qu’elle puisse y faire quoi que ce soit. Tout est écrit dans son carnet. Elle est en train de disparaître. L’intérieur du bar est chaud, à la fois grâce à la chaleur artificielle des radiateurs et celle corporelle des clients qui y ont passé la soirée. Cette chaleur avait beau l’entourer avec la douceur des bras d’une mère aimante, le corps de la jeune fille devint soudain douloureux. Son cerveau se réveillait doucement et se rendait compte des dégâts corporels qu’avaient causés cette balade nocturne en pyjama. Elle baissa la tête vers ses pieds bleus, gelés, se concentra pour en bouger les orteilles. Puis à nouveau, son esprit se brouilla. Le réveil était trop brutale et la chaleur l’étourdissait. La jeune fille perdit l’équilibre et manqua de tomber, se rattrapant au dernier moment à une table du bar. Quelque chose semble remonter le long de son estomac. Alors elle se penche en avant, se préparant à vomir. Mais rien ne vient. Il n’y avait rien. Comme dans son esprit, tout était vide. Elle était vide. Elle se tourna vers la femme qui l’avait accueilli. “Vous ressemblez avec ma mère. Elle était blonde elle aussi mais avec les cheveux plus court que vous.” Ses mots sortent par eux même, son esprit étant complètement endormi. Et puis qu’est-ce qu’elle en savait? Il y avait bien longtemps qu’elle avait oublié le visage de sa mère. Elle a l’air vraiment perdu cette jeune fille, le regard dans le vague, comme perdu dans ses souvenirs ou les cherchant. Sa peau était naturellement assez pâle et le froid de la nuit avait rendu ses bras nus presques bleues. Autre que cette couleur, son haut sans manche révélaient aussi des bleus, des coupures, des piqûres d’aiguilles… La jeune fille suait beaucoup, ses veines ressortaient, ses yeux vitreux lui donnant un air malade. Puis, des souvenirs lui revinrent comme un flash. Elle est chez elle, son petit appartement des quartiers mal famés. Une assiette vole et s’écrase contre un mur, se brisant en éclat, puis c’est son poing qui s’y enfonce. Le sang se met à couler le long de sa main puis tombe au sol. Elle ne regarde même pas sa blessure. Elle est énervée. Quelque chose lui a échappé. Non! Quelqu’un! Qui? Qui? Harley! Elle a failli l’avoir. Elle a passé une semaine à essayer de rassembler des preuves avant d’apprendre que la chef des Jokerz serait présente un soir durant un échange d’armes. Mais personne. Elle l’a raté. Pourquoi? Comment? Merde, ça ne revenait pas. En tout cas chez elle, elle se souvenait d’avoir attrapé une boîte de médicaments et l’avoir tout avalé d’un coup. La boite… Le nom est brouillé… Elle ne se souvenait même pas d’avoir acheté ses médicaments. Puis plus rien. La jeune fille eut soudain un bref regain de conscience. Elle commença à se taper les hanches, là où devrait des poches. Seulement, elle ne pouvait rien sentir. Il n’y avait aucune poche. Elle soupira. “J’ai pas de clefs ou de téléphones. Merde…”
Peu à peu sa conscience lui revenait, à défaut de ses souvenirs. Elle se tourna vers cette femme si gentille qui venait de l'accueillir dans son bar par pur pitié et, lui offrit un sourire. Il lui faudrait absolument noter cette soirée dans son carnet à souvenir pour en garder une trace quoi qu’il arrive: histoire de ne pas perdre cette preuve qu’il y avait bien des gens dans cette ville à rpotéger de la folie des Jokerz. “Au fait, excusez-moi mais où est-ce qu’on est et il est quelle heure? Oh! Et moi c’est Lucy! Et vous?”
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How about me ?Alias: Black CanaryDisponibilité : Actif sur Gotham | Dinah Lance " Let them hear the Black damn Canary " Clairement, la personne en face d’elle n’était pas dans son état normal. Elle avait l’air hagard, totalement perdu, comme si elle était en plein rêve éveillé. C’était étrange à voir, quelqu’un qui avait autant l’air ailleurs. Et cela inquiétait Dinah : comment était-elle arrivée ici ? Avait-elle été droguée ? Ou pire ? Dans tous les cas, Dinah devait l’aider, elle ne pouvait pas la laisser repartir dans cet état… Et si elle perdait connaissance, et que personne ne venait à son secours ? Elle mourrait sûrement d’hypothermie, et encore, ce serait dans le moins pire des cas, ça… Avant tout, il fallait qu’elle se réchauffe. Certes, il faisait bon dans le bar, même très bon, mais ça ne suffirait pas. Heureusement, elle avait de quoi lui préparer une tasse de thé. Même si elle ne se sentait pas bien, le thé lui ferait du bien. A force de côtoyer Simon, elle prenait certaines de ses habitudes…
Le temps qu’elle se retourne, la jeune femme eut une sorte de malaise, et devint encore plus pâle qu’elle ne l’était déjà. Une grimace de douleur s’était affichée sur son visage triste. Dinah l’aida à se redresser et à se tenir droite. On aurait dit une poupée de chiffon, ou un pantin désarticulé. Qu’est-ce qu’il avait bien pu lui arriver, à cette pauvre gamine ? C’était triste, surtout à cet âge, de finir comme ça, à errer dans les rues, dans le froid de l’automne à Gotham. Dinah alla lui chercher une couverture. Il y avait dans l’arrière salle du bar, une petite pièce avec de quoi dormir : un lit de camp, un oreiller, une couverture et un petit chauffage d’appoint. C’était l’ancien propriétaire qui avait installé ça, et quand Dinah avait récupéré le bar, elle avait tout laissé là. Ça ne lui avait jamais servi, mais au cas où, elle préférait avoir de quoi dépanner. La jeune femme se tourna vers elle, le regard vitreux, et lui dit qu’elle ressemblait à sa mère. Dinah ne savait pas trop comment réagir. D’un côté, le visage de la jeune fille lui paraissait familier, même très familier, elle l’avait déjà vu quelque part… C’était étrange comme sensation.
Le regard de Dinah se dirigea vers les bras encore nus de l’étrange jeune femme. Sa peau était tellement pâle qu’elle en était diaphane, et était couverte de marques en tout genre. Des bleus, des coups, des traces d’aiguilles. Dinah soupira. Pauvre gamine… ça lui faisait mal au cœur de voir ça, vraiment. Elle avait envie de l’aider, du mieux qu’elle le pouvait. Quelque chose chez cette gamine la touchait, elle se sentait proche d’elle. Et elle avait vraiment l’impression de la connaître, c’était troublant…
Puis, ce fut comme si la jeune femme reprenait conscience. C’était étrange à voir, à vrai dire, c’était comme si elle se rallumait, comme si elle sortait d’une période de veille. Vraiment étrange. Dinah la fixait, c’était quoi cette histoire ? Si jamais elle se faisait attaquer, elle avait clairement de quoi se défendre, mais là, elle avait plus l’impression de voir une enfant se réveiller d’une sieste qu’une folle qui changeait de personnalité. Même la voix de la jeune femme semblait différente lorsqu’elle s’adressa à elle.
« Dinah. Et on est dans mon bar, le Black Canary Club… Il est presque trois heures du matin. C’est vous qui êtes venue jusqu’ici, vous étiez presque en train de mourir de froid dehors… Vous allez bien ? »
Clairement non, mais il valait mieux demander… Dinah poussa la tasse de thé vers elle. Elle alla aussi lui chercher de quoi manger, elle n’avait que des biscuits secs qu’elle servait aux clients. Ce n’était pas grand-chose mais c’était déjà ça. Il fallait qu’elle en apprenne plus sur cette étrange jeune femme, cette Lucy, qui avait l’air d’avoir des absences.
« Vous habitez loin d’ici, Lucy ? Comment vous êtes arrivée jusqu’ici ? Désolée, je n’ai que ça à manger, je ne fais pas restaurant… Je vous ai ramené une couverture pour vous réchauffer aussi, à mon avis, vous n’êtes pas loin de l’hypothermie. »
D’un geste affectueux, elle posa sa main sur celle de Lucy. Il fallait qu’elle gagne sa confiance pour avoir plus de réponses, mais quelque chose en elle lui disait qu’elle ne risquait pas grand-chose. L’impression d’avoir déjà vu la jeune femme ne la quittait pas, cependant. Lucy… Qui était-elle ?
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| Lucy Quinzel " On the wrong side of Heaven " Lucy sentit une main se poser sur la sienne, douce et affectueuse source de chaleureuse. Lucy entendit les mots de la femme, maternelle et rassurante parole. Elle semblait être une bonne personne, cette Dinah. Mais les sensations restaient sur sa peau, incapable de percer l'armure de la jeune fille pour atteindre l'endroit lointain où son esprit était allé se perdre. Elle avait faim et froid. Quand avait-elle mangé pour la dernière fois, les souvenirs étaient trop flous, les dates se mélangeaient. Pourtant, elle ne se tourna ni pour les biscuits salés ni pour la couverture. Elle réfléchissait, tentait de recoller les morceaux de sa soirée mais l'exercice se révélait bien compliqué. Si seulement elle avait eu son carnet avec elle, ça aurait été bien plus simple. Bon sang, elle espérait de toute son âme ne pas l'avoir perdu. Ce petit carnet contenant tous les souvenirs et toute son histoire que son cerveau n'arrivait plus à retenir, c'était comme une mémoire sur papier et une accroche à ce qu'elle avait été.
Il y avait eu un combat avec des hommes de mains, les deux hommes censés faire le guet devant le bâtiment. Elle se souvenait de l'image de leur corps froid au sol mais leurs visages ne lui revenait pas. Mais quand elle avait enfin atteint la salle principale, tous les participants étaient déjà en train de sortir par la porte arrière. Elle se souvenait d’avoir couru, franchit la grande pièce lumineuse avant de se retrouver dans une ruelle sombre. Les gens montaient en voiture. Ou bien était-ce sur des motos? C’était si flou. Mais elle n’avait pas vu Harley, elle en était sûr. Pourquoi n’était-elle pas venue à une réunion importante comme celle-là, pourtant Lucy avait reçu des indications de sa présence. Son esprit continuait de tourner en boucle sur cette femme, sur ce nom. Harley. Mais sans qu’elle s’en rende compte, ses lèvres avait commencé à bouger et répéter frénétiquement ce nom.
“Harley!”
Cette fois-ci, Lucy avait presque crié. Le son de sa voix l’a sortie de ses propres pensées. Elle sauta sur ses pieds et fixa Dinah. Non, non, non! Elle ne devait pas savoir, personne ne devait savoir.
“Vous ne devez rien savoir!”
Elle recula, tremblante et suante. Des pas en arrière qu’elle suivait sans savoir où ils menaient, désorganisés. Non, il ne fallait absolument pas que Dinah sache. Il fallait supprimer le souvenir. Si les siens pouvaient disparaître alors celui de la femme aussi. Lucy buta contre une table et se sursauta, ses poils se dressant de nervosité à la manière d’un chat. Bousculée, une bouteille en verre trembla, vide de bière et abandonné là par un client, elle tourna un moment avant de tomber. Lucy la fixa d’abord, obnubilée par le mouvement de rotation, puis se jeta subitement dessus, l’attrapant fermement. Elle tourna sur elle même, lentement, une idée montant petit à petit jusqu’à son cerveau. Voilà. A présent Dinah et elle se faisaient face. Le regard des deux femmes se croisèrent, se posèrent l’un face à l’autre. Puis Lucy détourna les yeux, vivement. Elle baissa la tête vers la bouteille dans sa main.. La tension était à son comble. La jeune fille tremblait de tout son corps.
Alors le coup partit. Des morceaux de verres volèrent en éclats. Le sang. Sur la peau, glissant entre la plais et les débris de l’arme.Un champ de bataille. Puis sur la bouteille, le sang en teintait les bords coupant et reflétait la lumière comme les vitraux d’une église. Teinté par le sang d’une innocente, teinté par le crime d’une pécheresse au sang noir. L’enfant du démon qui jamais ne rattrapera le péché de sa naissance.
“Votre.. votre épaule!.”
Son corps s’était calmé mais les lèvres de Lucy étaient à présent prises d’un fort tremblement, la faisant bégayer sur ses simples deux mots. Que venait-elle de faire? Comment avait-elle osé blesser la femme venant gentillement de l’aider. Elle lâcha la bouteille. Le bruit du vers brisé brisa le silence. L’esprit brisé de la jeune fille s’emballait. Elle attrapa une serviette en papier qui traînait là, tachée de bière et la posa sur la plaie sanglante de Dinah.
“Je suis désolé, je suis désolé. Je ne voulais pas. Je.. Je…”
Elle recula avant de faire demi-tour et de partir en courant à travers la ruelle. La lumière et chaleur rassurante se trouvait derrière elle. Mais elle avait tout caché, comme toujours. Lucy n’était pas faite pour cela. La place des animaux comme elle se trouvait dans les ruelles sombres, loin des gens normaux et sain d’esprit. La jeune fille se sentait sale mais surtout mauvaise, mauvaise d’avoir espéré pouvoir se mêler aux gens bien, mauvaise d’avoir risqué de tacher l’aura blanche de Dinah. | | | | | | | |
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