La Lex Corp n’avait pas fait les choses à moitié quand elle avait demandé à Curare de retrouver Lowell, elle lui avait donné tous les outils dont elle avait besoin. Bien sûr, la femme avait déjà ses accessoires, son cimeterre par exemple, une arme de prédilection qu’elle adorait plus que tout. Mais l’entreprise lui avait offert des petites choses technologiques auxquelles elle n’aurait jamais pensé, et il fallait dire que pour gérer son contrat c’était plus qu’utile. Elle avait eu des dossiers papiers détaillant l’affaire Lowell, elle ne s’y était pas trop intéressé, après tout, le passé du vieillard ne l’intéressait guère, ce qu’elle voulait, c’était le retrouver, le tuer et passer à un autre contrat. Le seul dossier qu’elle avait lu c’était celui sur les proches de l’homme. Il fallait les faire parler. Curaré le savait bien, sous la menace d’une arme, n’importe qui à la langue bien pendu. Ce dossier était très complet très actuel, la femme avait pu y lire que, d’après des rumeurs le Lowell serait proche de Green Arrow et toute l’équipe, pff un jeu d’enfant. La fille avait pu tenir tête à ce Batman, ce n’était pas un type en collant vert et avec des flèches qui lui faisait peur. Ce qu’elle pouvait lire aussi c’était les liens familiaux du soixantenaire. Il y était question d’un Wanderlust, d’une Aïna aussi. Le dossier était accompagné de photo. Plus ou moins pertinente, plus ou moins flou. Mais cette Aïna avait un physique particulier que l’assassin pourrait reconnaître : ses cheveux. Ils étaient d’un roux si clair, c’était vraiment rare, aussi bête que cela pouvait paraître… Il n’y avait pas beaucoup de roux à Gotham avec une couleur si belle, enfin si, peut-être ce méta humain qui contrôlait les plantes. Mais ce n’était pas Aïna qui avait l’air si… Si inoffensive, s’en prendre à elle serait un jeu d’enfant.

Curare avait donc un but, une cible. Elle savait ce qu’elle faisait. Elle devait faire parler la fille avant de la tuer de sang-froid, c’était un jeu d’enfant, c’était ce qu’elle faisait de mieux. Elle n’allait pas décevoir ce nouvel employeur, elle allait retrouver Lowell et peu importe le nombre de victime qu’elle ferait. C’était le prix à payer, enfin… « le prix », ce n’était pas son problème. Peut-être que le vieux sortirait de sa cachette, trouvant enfin le courage d’affronter son ex-employeur, peut-être qu’il se sentirait concerner par le fait qu’on aille blesser sa famille ? Il paraît que c’était un lien fort, la famille, Taslin n’en savait rien, c’était le fruit de deux parents qu’elle n’avait jamais connu, et heureusement. Sans famille pour l’aimer, sans personne pour la conduire sur le chemin des « gentils » elle avait pu embrasser cette vie de meurtrière, cette vie pleine d’adrénaline qu’elle aimait tant.

Avant de partir, la femme enfila sa tenue grise tirant sur le blanc. Elle était bien trop propre pour quelqu’un qui avait vu le sang de beaucoup de personne, elle aiguisa son cimeterre.

Bien sûr, elle savait traquer quelqu’un et le retrouver. Mais les cadeaux technologiques de la Lex Corp était une bénédiction, elle avait pu localiser la rousse dans ce parc, il était dix-neuf heure. La nuit venait déjà de tomber en ce mois d’Octobre. Elle n’allait pas s’entendre à voir arriver une assassin armer jusqu’à la dent pour la faire parler et la vider de son sang. Aïna, désolée, mais finalement tu n’étais qu’un dommage collatéral. Tu vas avoir le temps de t’expliquer avec ton grand père, quand vous serait tout deux mort et que vous aurez rejoint l’au-delà. Pendant que Taslin, elle, profitera de son chèque à plusieurs zéros, elle redorera son blason auprès de la Lex Corp, signant pour une nouvelle mission.

La criminelle s’était donc rendue dans ce parc. Silencieux, en cette soirée on ne pouvait entendre que les sirènes lointaines des policiers. Ils étaient loin, mais bientôt ils arriveraient ici, pour découvrir le corps de cette rousse, Curare le savait, ils reconnaîtraient le mode opératoire, l’identifiant à Curare. Ils pourront mettre à jour le dossier Interpole. Mais ils ne pourront jamais la retrouver. Curare avançait tranquillement dans la pénombre et silencieusement. Où étais-tu jeune fille ? Étais-tu prête à embrasser ta mort ? Tout ça à cause de papi, c’était trop dommage.

Taslin trouva finalement la fille, installé sur un banc, en train de perdre du temps sur son téléphone. Curare ne se fit pas prier. Elle posa la lame de son cimeterre sur la gorge d’Aïna, au moindre cri, au moindre geste, elle mourrait.

Fidèle à sa réputation, l’assassin n’ouvrait pas la bouche, personne n’entendrait le son de sa voix. Personne. Aussi tôt, elle lui tendit une feuille.