Connor se laissa tomber sur un tabouret de bar; dépité.
La tête entre les mains, il massait ses tempes. La nouvelle lui avait fait l'effet d'un haymaker. Les pensées défilait à toute vitesse dans sa tête. Le bar ouvrait dans moins d'une heure, et il n'y avait personne pour le tenir.

Il saisit son smartphone et tapa un message ;

"Klarachou ? Je suis dans la merde. Tu sais tenir un plateau de bière ? Tu peux venir au bar ?"

Puis hésitant, il en tapa un second.

"Hey, tu étais là le soir de mon anniversaire. Si tu cherche du travail légal et presque honnête, passe au Bar.
Connor."

A l'intention d'History. Avec un peu de chance, l'intuition de son frère était bonne.

Tout autour de lui était parfaitement rangé, ordonné. Son frère avait fait le grand ménage avant de partir.
Contournant le bar, Con' regarda sous la caisse. Le fusil de chasse était toujours là, avec ses cartouches.
C'était déjà ça. Il avait toujours de quoi gérer le bar.

Il attrapa une bière dans le frigo et la décapsula en se dirigeant vers la porte.
Il avait besoin de prendre l'air.
De prendre l'air et de trouver des solutions.
Mais surtout de prendre l'air.

C'était son aîné qui était charger de gérer les choses "compliquées" du bar, le budget, les commandes, les litiges avec la police. Con' se contentait de servir les bières et de créer les litiges avec la police.

"Fils d'élan." Cracha-t-il entre ses dents en ouvrant la porte.

Il regarda la rue. A l'heure qu'il était, personne ne circulait vraiment. L'idée d'ouvrir le bar à partir de 00h était une autre idée de son frère.
Tout dans ce bar venait d'une idée de son frère, les marques de bières, la cage pour les combats de singes (et d'ivrogne). Tout.

Il s'assit sur le parvis et bu quelques gorgée de stout.
Les choses allaient s'arranger. Il en était certain... Elles s'arrangeait toujours.

Lorsqu’il prit le masque du Messenger pour rebâtir le groupe de son ancêtre, Harrison n’aurait jamais pensé que Les Fils de la Liberté allaient connaitre un tel succès dans la communauté Méta-humaine. Après seulement 2 mois de service, un peu de recrutement et quelques attaques mineures sur des endroits anti-méta, les FDLL comptaient presque 200 membres. Bien entendu, seul une cinquantaine s’impliquait réellement alors que les autres ne font que donner leur soutien au groupe. Le politicien gothamite commençait même à craindre l’implication de la police. Surtout qu’ils se regroupaient aux Docks, ce qui ne plaisait pas vraiment aux familles mafieuses qui les utilise pour leur propre commerce. Il décida donc de trouver un endroit plus agréable pour que ses compagnons et lui-même puissent se réunir.

Il fallut 2 semaines pour que l’un de ses hommes arrive avec l’endroit parfait. Un bar irlandais assez grand pour ses gars situés dans le quartier de Burnley. Le Morituri. D’après Jack, ce serait l’endroit idéal car les deux frères appartenant le bar feraient aussi parti du gang de motards, Wolfgang. Flynn les connaissait bien. Une bande de motards ouverts aux membres de sa race. Ce serait parfait ! pensa t’il. En plus de trouver une salle, ils recruteront peut-être de nouveaux membres. Des gars qui n’ont pas peur de se salir les mains pour une bonne cause.

Penthouse d’Harrison Flynn

L’homme de 42 ans se versa un verre de whisky alors qu’il attendait au téléphone. Après quelques secondes de silence, une voix grave se fit entendre à l’autre bout du fil.

''Ici Steel’’

''Salut mon vieux, comment vas-tu ?’’

'' Flynn ! Qu’est ce qui se passe ? Nous sommes très occu…’’

''Je ne serai pas long vieil homme, arrête de grogner. J’ai besoin d’info sur deux types de Gotham. Les frères O’Marshall. Ils ont un bar sur l’avenue Michael Collins.’’

''Ils t’ont fait quoi, ceux la ?’’

''Rien. Tu peux m’aider ?’’

''Laisse moi un jour ou deux et je t’envois ça’’

Et il raccrocha brusquement. Harrison ne s’en fit pas, il connaissait bien son vieux mentor. Il grogne beaucoup mais ne mord pas réellement. Deux jours passèrent avant qu’il reçût deux dossiers. Le plus vieux des deux venait de déménager à Détroit, où le WG était plus actif, alors aucun intérêt pour le leader des FDLL. Il s’intéressa donc à Connor O’Marshall, 21 ans. Agressions, conduite dangereuse, conduite en état d’ébriété et plusieurs batailles d’ivrognes. Membre connu du WG et présumé membre ou complice de la NIRA. Ce dernier détail semblait particulièrement intéressé le Messenger car on le vit sourire.

Pub Morituri, 23h

C’est accompagné de 6 gars de confiance que le Messenger arriva sur les lieux. Il en plaça deux de chaque côté de la rue, en civil pour surveiller la police pendant la discussion. Les deux derniers se tenaient derrière le boss sur le toit voisin. Un perchoir qui leurs donnaient une vue dégagée sur la rue. Il ne fallut pas attendre longtemps pour que l’irlandais fasse son apparition, une bière à la main et jurant. La voie est libre et le vétéran descendit avec agilité, rapidement suivi de ses acolytes. Arrivé à la hauteur du garçon, il lui lança une vague mentale de confiance. Il ne fallait surtout pas attirer l’attention avec des cris. D’une voix calme et modifié par le masque, il parla.

‘’Connor O Marshall ? Nous devons parler, suis-moi.’’

Flynn entra alors dans le pub sans plus de cérémonie pendant que ses gars attendaient à l’extérieur. Il alla s’asseoir sur un tabouret avant de retirer son masque. Ça pouvait être risquer mais Harrison se devait de gagner la confiance du propriétaire. De toute façon, il est seul contre 7.

‘’ Connor. Je suis enchanté de faire ta connaissance. On me nomme The Messenger. Tu as peut-être entendu parler de moi ? En tout cas, je suis le leader d’un groupe de Méta-humains qui se battent contre l’oppression que ceux de notre race, subissent. Une cause qui pourrait te sembler familier. L’IRA ne se battait-elle pas contre l’oppression britannique ?’’

Il prit une petite pause avant de continuer

‘’ Je vais aller droit au but. Nous avons besoin d’une salle. Un endroit ou mes gars pourraient se réunir et je crois sincèrement que le Morituri ferait amplement l’affaire. Je te garanti une clientèle fidèle et une protection contre quiconque voulant du mal a ton commerce, même si je doute que vous en aillez vraiment besoin. Le Wolfgang et la NIRA sont de vrais durs à cuire, d’après ce que j’ai entendu. Alors ! Qu’en pense tu ? Ah et je peux avoir une bière ?’’

Con' regarda les trois arrivants. Il ne faisait pas partit des habitués et ne ressemblaient pas non plus à des petites racailles qui auraient pu venir lui chercher des noises. Il soupira, mettre une danse à un fils d'esclave lui aurait fait le plus grand bien à son moral.
L'un d'entre eux lui ordonna de le suivre. Ce qui eu pour seul effet de tirer un long soupira à l'irlandais. Gotham était plein de grande pompe qui pensait pouvoir mettre les pieds où ils voulaient.
Il se redressa et regarda les deux hommes qui encadraient la porte.

"J'avais justement besoin de nouveau videur. L'un d'entre vous n'aurais pas la merveilleuse idée d'avoir des talents de gogo-dancer ?"

Il entra à la suite de son invité non-désiré et lança la musique.
Un poil plus fort qu'à l'habitude.

musique:

La musique était là pour deux raisons ; Con' avait besoin de se changer les idées, et elle ferait saturer les potentiels micro que l'inconnu portait.

Le dit-inconnu retira son masque. Il avait une tête de con, du genre qui pensait tout savoir; Quand il ouvrit la bouche, il confirma ce que Connor pensait.
A vrai dire, c'était quelque chose de typiquement américain ; penser tout savoir mieux que tout le monde et ruiner le moyen-orient, puis se plaindre de l'arriver de réfugié par bateau. Le tout, sans ce soucié des problèmes écologiques que la sur-exploitations pétrolières et les corps à la dérive pouvait engendrer.

"Jamais entendu parler, et la NIRA se bat pour quelque chose, pas contre qui que ce soit. C'est ce qui différencie une cause juste du fanatisme. La Cause n'a pas besoin d'adversaire pour exister. La Cause existera, même quand la race irlandaise sera libre."

Tout en parlant, Con s'était allumé une cigarette sans filtre et était passé derrière le bar. Il tirait de grande bouffé et soufflait la fumé au visage de son interlocuteur.

"On ne tient pas 200 ans de Cause en se battant contre un ennemie qui nous ignore."

Le Messenger continuait de parler, il avait besoin d'une salle pour ses petites sauteries illégales et n'avait pas grand chose de concret à proposer en échange. Rien que Con' n'ai déjà de près ou de loin. Pourtant, l'idée était quand même intéressante. Il comptait s’agrandir, recruter pour son chapitre et faire rentrer un peu plus de cash. Les idées ne lui manquait pas, la main d'oeuvre et le temps, si.
Il fit glisser une pinte de Guinness à son invité.

"Je vous privatise la salle les lundis avant minuits, vous payez cash la location de la salle et les consommations, vous ne me cassez pas les couilles si des anti-méta viennent boire un verre durant les horaires d'ouvertures classiques et vous me faîtes une livraisons Gotham - Detroit par mois. Et si vous avez besoin de véhicule modifié, je peux vous le faire aussi à prix d'amis."

Les conditions n'étaient pas vraiment discutable et tout à fait respectable. Et Connor n'était pas d'humeur aux négociations.

"Ça fera 6 NuYenn."

Harrison Flynn aime bien le petit irlandais. Il est direct et semble savoir ce qu'il veut. Il lui rappelle même un jeune Private qu'il a eu sous ses ordres lors d'une mission au Kanhdaq. Pvt James ''Bam Bam'' Jericho est malheureusement mort lors de cette mission. Sa première. Flynn l'a accompagné jusqu'à son dernier souffle. Il venait de fêter ses 19 ans. Enrôlé depuis ses 17 ans. Harrison se reprit rapidement. Il ne veut pas montrer de faiblesse devant ce jeune qui pourrait être un allié de choix.


Hari prit la pinte et la vida d'un seul trait. Il rota bruyamment en se tapant la poitrine et regarda Connor attentivement. Il perçoit beaucoup de colère dans le coeur de l'irlandais. Une colère si intense qu'elle masque presque tout les autres émotions. En se concentrant, il réussi à y voir une profonde tristesse également. Peut-être le départ de son frère mais je crois qu'il y a autre chose. Il ne vois pas de réelle méchanceté dans ce coeur fait de Guinness et mauvais Whisky. Probablement un gosse de rue qui a dût se battre tout sa vie pour avoir quoique se soit.

Flynn fit signe à son hôte pour une nouvelle bière et mit un billet de 100$ sur le comptoir et lança une nouvelle vague de confiance plus puissante que la première. Il voulait absolument qu'il accepte.

''Garde la monnaie. Je suis d'accord pour la plupart de tes conditions et je te remercie pour ton offre de voitures. Elle pourrait être utile pour nos activités. Tu dis que la cause n'as pas besoin d'ennemis pour exister... C'est vrais mais reste que ces gens sont nos ennemis et que nous allons répliquer. Peu importe l'endroit. J'ai cru comprendre que tu n'as pas encore beaucoup de main d'oeuvre. J'ai la solution. Mes hommes vont travailler pour ton bar. Il est difficile pour les métas de se trouver un travail.''


Harrison s'interrompit, le temps d'une gorgée de sa nouvelle bière.


''Mes gars sont solides et peuvent faire n'importe quel travail. Ça inclus tes livraisons entre Détroit et Gotham. Mes contacts fait lors de mes années de service peuvent me fournir quelques caisses d'armes et munitions de grade militaire. Un cadeau pour te montrer ma bonne foi. Pense y bien, mon garçon. Tu en sort avec des armes militaires, un staff compétent et méta, des chauffeurs ainsi qu'un nouvel allié dans ta lutte. Ma seule condition, ne pas accepté les comportements anti-méta dans ton établissement.''


''S'il refuse, ce garçon est encore plus stupide qu'il n'en a l'air'' Pensa Harrison. Il s'appuya contre le bar et regarda Connor dans les yeux en lança une vague mentale de peur. Rien de bien gros. Juste pour rendre l'irlandais nerveux lorsqu'il pensera à ce que le politicien va dire.


''Juste une chose. Ne me plante pas de couteau dans le dos car je suis beaucoup plus puissant que tu ne puisse le penser. Lorsque je serai maire, ton établissement va en profiter très très largement''

Les cartes sont sur la table. À voir si le jeune barman va suivre ou se coucher !

Une grande gueule, voilà ce qu’était l’invité de Con’. Mais une grande gueule avec du pouvoir, des relations et des flingues. Donc, une grande gueule à mettre dans sa poche. Servant une nouvelle pinte à son hôte, il sorti également deux verre standard et une bouteille de Connemara. Puis, il écouta les conditions du Messenger sans l’interrompre. L’homme savait mettre les arguments là où il fallait. Con’ n’avait pas grand chose à y redire. On lui donnait plus que ce qu’il demandait. Peut-être même un peu trop. Il ne voulait rien devoir au Fils de la Liberté. Être dépendant d’un groupe était la dernière chose qu’il souhaitait. Et ces histoires de Maire ? Il ne voulait pas être dans les journaux comme étant le lèche botte d’un politicard.

“Si vos hommes ont besoin de travail, je peux en faire bosser un ou deux. Mais pas ici. Au garage. Rien de bien compliqué, mais je pense me lancer dans l’enlèvement d’épave. Un travail honnête pour des hommes honnêtes. J’ai déjà une serveuse qui arrive et une autre dont j’attend la réponse; pour ce qui est du reste… Je compte agrandire mon chapitre. Il va falloir que je garde de l’emploi pour mes gars.”

Il poussa le verre de Whiskey à son (futur) partenaire.

“Pour ce qui est des armes, je serais stupide de refuser. Fait les livrer dans le garage. Je saurais leur trouver une utilité.”

La vérité était la suivante, il ne savait pas encore s’il allait les garder pour lui, ou les faire passer pour le WG… La NIRA n’avait pas besoin d’autres armes.

“Inutile de s’étendre en menace, tout le monde le fait de nos jours… On se voit Lundi ?”

En réalité, Con’ avait été décontenancé par les dire de son interlocuteur. “Plus puissant que tu ne puisse le penser” pouvait vouloir dire beaucoup de chose. L’homme était un méta… c’était forcément un méta au vu de son discours. Mais quel genre ? De ceux qui font exploser un quartier en se grattant un testicule ? Con’ n’en savait rien, et c’était bien ce qui le dérangeait.
Souriant malgré tout, il tendit une main amical vers le Messager.

“Deal.”